Les avis sur la question divergent. Il suffit en tout cas d’un chef d’œuvre, d’un but sorti de nulle part, d’une prouesse technique ou d’une action collective extraordinaire pour que ce vieux débat refasse surface. Mais une chose est sûre : le football inspire l’art.
Les premières traces d’artistes ayant utilisé le football dans leurs œuvres remontent à la fin du 15e siècle. A cette époque, l’artiste chinois Du Jin, a ainsi représenté trois femmes dans un jardin jouant au cuju, un loisir inventé au deuxième siècle avant J.-C. qui est considérée comme le plus lointain ancêtre du football.
Depuis les travaux de Du Jin, les œuvres d’art inspirées du football ont foisonné et les Coupes du Monde de la FIFA ont été particulièrement propices à la création. Dans un passé récent, Russie 2018 avait fait connaître la Paraguayenne Lili Cantero pour ses talents de peintre sur crampons. La Coupe du Monde 2022, elle, a permis de révéler une artiste iranienne, aujourd’hui en pleine lumière. Son nom : Fatemeh Zarei. Son art : la peinture sur ballon… de Coupe du Monde !
« J’ai peint environ 300 portraits sur les ballons des matches de la Coupe du Monde, ainsi que les principaux événements de chaque épreuve », détaille-t-elle. « Parmi les portraits peints, on retrouve ceux du meilleur gardien, du meilleur buteur, du meilleur joueur, et celui de l’équipe championne de chaque édition. Sur certains ballons, j’ai également peint des stars comme Roberto Baggio ou Ronaldo. »
Copies étonnamment fidèles à la réalité, les magnifiques dessins sont complétés sur chaque sphère par des légendes minutieusement écrites à la main et par des statistiques détaillées : le palmarès, le nombre de spectateurs, de buts inscrits, de villes et de stades où se sont déroulés les rencontres… Au total ce sont 23 ballons qui retracent en couleur et en peinture 92 années d’histoire, d’Uruguay 1930 à Qatar 2022. Une œuvre unique au monde.
« En tant qu’artiste, je suis particulièrement sensible à l’assemblage des couleurs. Chaque couleur est belle à mes yeux », explique-t-elle. « Quant au ballon que je préfère, c’est celui de la Coupe du Monde 2022, Al Rihla, à la fois pour ses coups de pinceau et ses nuances de couleurs. On y retrouve les portraits de l’équipe championne, de M. Sheikh Tamim Bin Hamad Al Thani, émir du Qatar, de M. Infantino, Président de la FIFA, aux côtés du capitaine de l’Argentine, Lionel Messi. »
Si la Team Melli occupe évidemment une place toute particulière dans le cœur de Fatemeh Zarei, l’artiste rêve de lui faire également une place de choix sur le prochain ballon. « J’ai de merveilleux souvenirs liés aux exploits de l’équipe d’Iran. Mon meilleur souvenir remonte aux matches de barrages asiatiques pour la Coupe du Monde de 1998 que l’Iran a disputé face à l’Australie », se remémore-t-elle. « Le match retour, en Australie, était tellement intense que j’avais l’impression d’être moi-même dans le stade. J’ai hurlé quand Khodadad Azizi a marqué le but de la qualification ». C’était il y a 26 ans presque jour pour jour.
26 comme l’année de la prochaine Coupe du Monde de la FIFA. Pour la Team Melli, la campagne de qualification pour l’épreuve débute ce jeudi face à Hongkong. On l’attend au sommet de son art
FIFA