Des activistes politiques continuent leur mouvement de protestation contre l'installation du Conseil présidentiel qu'ils estiment ne pas respecter les normes édictées par la constitution haïtienne. Ce 2 avril, plusieurs dizaines de militants ont tenté d'organiser une manifestation, mais des policiers ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser le rassemblement. D'autres protestataires se sont réunis à Delmas 32 avec pour objectif de demander à un juge de la Cour de cassation de prendre les rênes du pays et de former un gouvernement bicéphale.
Dans plusieurs quartiers de la capitale et d'autres régions, les activités ont été perturbées, avec une circulation réduite notamment dans les voies menant à Carrefour, Fontamara, ainsi qu'à la rue Capois et rue Monseigneur Guilloux, où des bandits ont récemment attaqué.
Des manifestants ont appelé la population haïtienne à se rendre au Champ de Mars, près de l'ambassade française à la rue Capois, pour s'opposer à la mise en place du conseil composé de neuf membres, qu'ils estiment néfaste pour le pays. Cependant, les forces de l'ordre ont dispersé les protestataires à l'aide de gaz lacrymogène et de tirs en l'air.
Environ trois heures avant le rassemblement, les policiers ont demandé aux riverains et aux commerçants de quitter le Champ de Mars pour éviter les dommages collatéraux lors de leur intervention visant à repousser les criminels qui occupent les locaux de l'hôpital de l'Université d'État d'Haïti (HUEH).
Contraints de manifester à la rue Capois, une dizaine de militants ont rejoint le groupe à Delmas 32, accompagnés d'une bande de «rara». Plus d'une dizaine de personnes ont dénoncé les actions criminelles et protesté contre le conseil de neuf membres. Selon les activistes politiques, le chef d'État devrait se référer directement à la Cour de cassation, puis la société civile devrait choisir un Premier ministre pour former un gouvernement bicéphale, tout en respectant la constitution haïtienne.
Dans la commune de Carrefour, des dizaines de personnes ont manifesté pour dénoncer la dégradation de la situation sécuritaire et ont exprimé leur soutien à Guy Philippe pour la présidence de la transition. Cette marche a débuté à Fontamara 43 et s'est dirigée vers le centre-ville, mais la foule a été dispersée pour des raisons encore inconnues.
En conclusion, les responsables de «Fon rezistans Ayiti et chimen delivrans Ayiti» ont annoncé lors d'une conférence ce 2 avril qu'ils enverront une correspondance au Premier ministre actuel, Michel Patrick Boisvert, afin qu'il publie un mémorandum permettant à la justice de prendre les rênes pour stabiliser le pays et organiser les prochaines élections. Un des dirigeants de ces organisations politiques, Jean Elysé Celisca, appelle à la conscience haïtienne pour prendre collectivement des décisions au profit de tous les citoyens d'Haïti.
Veron Arnault