Trafic d'armes impliquant l'Église épiscopale d'Haïti : un cadre du ministère de l'Économie et des Finances recherché

La Direction centrale de la Police judiciaire (DCPJ) a lancé un avis de recherche contre Johnny Docteur, ancien chef du service des franchises et actuel assistant-directeur au ministère de l'Économie et des Finances (MEF). Il est accusé d'avoir utilisé les franchises pour le trafic d'armes et de munitions au nom de l'Église épiscopale d'Haïti (EEH). Cet avis de recherche est émis après les déclarations explosives de Sikhumbuzo Vundla, un Zimbabwéen, mettant en cause les pasteurs Dieuné Day et Rémy Lindor, ainsi que Johnny Docteur, dans l'affaire des cargaisons d'armes interceptées à Port-au-Prince.

Vundla Shikumbuzo, qui a occupé un poste de responsabilité au sein de l'organisation religieuse, a en effet fait de nouvelles révélations sur le scandale de trafic d'armes et de munitions impliquant l'Église épiscopale d'Haïti. Selon lui, les pasteurs Dieuné Day et Rémy Lindor ont orchestré l'arrivée des conteneurs contenant des armes au nom de la communauté anglicane. Vundla Shikumbuzo identifie également Johnny Docteur comme l'un des principaux responsables de ces cargaisons.

 

Les autorités haïtiennes cherchent à établir les responsabilités dans ce trafic présumé, qui aurait duré plus de quatre ans. La saisie d'un conteneur en juillet 2022, contenant 18 armes automatiques, des munitions et de faux billets de banque, n'est que la pointe de l'iceberg d'un réseau d'envergure apparemment internationale.

 

Les investigations du Bureau des affaires financières et économiques (BAFE), relevant de la DCPJ, ont mis au jour une liste de suspects impliqués dans le trafic d'armes et de munitions, la contrebande, la fraude et l'évasion fiscale, l'enrichissement illicite, la circulation de faux billets, le blanchiment d'argent et l'association de malfaiteurs.

 

Les enquêteurs ont découvert que les franchises, normalement utilisées à des fins humanitaires et caritatives, ont été détournées pour faciliter le trafic d'armes et de munitions. Ce mécanisme a permis aux auteurs présumés de dissimuler leurs activités criminelles derrière des transactions illégales.

 

La fuite présumée de Johnny Docteur, l'un des principaux suspects, soulève encore plus de questions sur l'efficacité du système judiciaire et de sécurité sur le territoire. Sans parler des soupçons de complicité avec des hauts responsables du pays qui pèsent sur sa fuite, alimentant les critiques quant à l'impunité qui règne dans le pays.

 

Cette affaire éclabousse l'Église épiscopale d'Haïti et choque bon nombre de gens, estimant qu'une institution religieuse censée prêcher la paix et la moralité ne devrait pas se retrouver au centre d'accusations graves liées à des activités illégales. Ils appellent les autorités policières et judiciaires à redoubler d'efforts afin de déterminer les responsabilités.

 

 

Esdra Jeudy 

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