ASSASSINAT DES 6 POLICIERS A LIANCOURT

Le CARDH exige une enquête approfondie

Dans un rapport publié ce 2 février 2023, suite aux premières conclusions du service départemental de renseignements de l’Artibonite (SRA), le Centre d’analyse et de recherche en droits humains (CARDH) indique qu'il existe une lutte interne au sein de la PNH, ce qui occasionne des victimes, notamment dans le rang des policiers.

« Cette situation a été commanditée par des hauts gradés de l’institution […] L’objectif principal du complot est de provoquer un chaos dans l'Artibonite pour déboucher sur l'assassinat du commandant de l'arrondissement de St-Marc et du DDA par des policiers », lit-on dans le document du CARDH, citant les données du rapport émis par le SRA à la Direction départementale de l’Artibonite faisant mention de deux inspecteurs généraux et d’un commissaire divisionnaire qui aurait planifié, à Port-au-Prince, l’attaque à Liancourt, dans l’Artibonite. 

 

Dans son allocutions, lors des funérailles des 3 policiers assassinés à Metivier, localité de Pétion ville, le directeur général de la PNH, Frantz Elbé, a appelé les agents de la PNH à s’unir en vue d'endiguer l'insécurité généralisée. 

 

« Je fais appel à l’unité entre vous pour apporter une réponse rapide et efficace.  Nous devons changer le mode de fonctionnement de l’institution sinon les résultats seront les mêmes», avait-il déclaré le 31 janvier. 

 

Le CARDH dit prendre le directeur général au mot et l'appelle, dans ses recommandations, à fixer les responsabilités, sans quoi il fera foi au rapport du service départemental. « Il est de la responsabilité du directeur général Frantz Elbé de prendre les dispositions pour que la lumière soit faite sur le carnage produit le 25 janvier 2023 à Liancourt et définir les responsabilités administratives, judiciaires et autres afin de contenir ce problème dans la hiérarchie de l’institution, sinon les victimes seront bientôt jetées aux oubliettes à l’instar de celles de Village-de-Dieu et d’autres ». 

 

L'organisme de défense des droits humains recommande que des dispositions soient prises, pour fournir le « rapport approfondi sollicité par le Conseil supérieur de la Police nationale (CSPN)… qui doit être suivi d’effets en termes de décisions disciplinaires, administratives, judiciaires » tout en rappelant « que la Police nationale relève de l’autorité du ministère de la Justice ».

 

Selon le CARDH les partenaires internationaux doivent exiger que les autorités policières et judiciaires rendent compte de ce qui s’est passé à Liancourt et prennent des sanctions disciplinaires, administratives et judiciaires contre les coupables.

 

Esdra Jeudy

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