Quel homme politique –s’il y en a encore – de nos jours a pensé même quelques secondes aux drames que vivent de nombreuses populations du pays en butte à la violence des gangs ?
Quel homme politique – s’il y en a encore – de nos jours a pensé à ce qui se passe dans la tête de nos jeunes enfants quand s’étalent devant eux ce chaos, cette médiocrité, cette violence, ce mépris des autres et du pays ?
Comment réagit un écolier quand chaque semaine il apprend qu’un camarade dans sa classe a quitté le pays ? Biden !
Semaine après semaine, les effectifs baissent. Les classes ont moins d’élèves. La fonction publique perd ses cadres. Même notre police trainant autant de handicaps voit diminuer le nombre de ses bras en raison de ce fameux programme qui veut démontrer l’intérêt que l’Oncle Sam a pour nos pays !
En plus des réseaux sociaux qui polluent souvent les réflexions, il y a aussi Biden qui est dans tous les rêves. Tout le monde pense à une application Biden entre deux séances de Tic-Toc. Notre réalité n’est plus un sujet de réflexion même par la force des choses. Si la borlette, la loterie permettaient, permettent toujours, de rêver, maintenant il y a Biden. On ne parle que de celui-là ou de celle-là qui a pu évacuer le pays grâce a une application réussie. On parle aussi de ceux qui ont réussi l’aventure du Chili, du Nicaragua, de la grande traversée de l’Amérique latine pour aboutir aux frontières américaines.
On a beau pointer du doigt nos gouvernements dans notre catastrophe, il doit bien avoir aussi quelque chose de pourri, de caché, dans notre manière de raconter, de comprendre notre histoire. Comment une Première République noire qui aurait dû être la Mecque des peuples noirs est-elle réduite à voir sa population noire vider ainsi son territoire ? Comment des gangs tous formés de « bosal » sont-ils arrivés à s’organiser pour s’en prendre ainsi à leurs propres congénères dans une stratégie bizarre qui peut cacher d’autres objectifs au-delà du banditisme apparent ? Pire dans tout cela, l’indifférence d’un gouvernement qui même s’il n’a aucune légitimité n’a jamais manifesté la moindre sympathie pour la population souffrante.
Va-t-on baisser les bras devant cette situation qu’on nous a imposée ? Va-t-on un jour pour la moindre activité au pays avoir besoin de l’autorisation d’un chef de gang ? Il est vrai que les bandits sont partout, même dans les points clés de l’administration quand depuis quelques années sont devenus légaux les bandits.
Ce qui reste de sain sur notre terre s’amenuise de plus en plus. Si cela se pourrit à ce rythme, on sera surpris de ce que seront nos prochaines élections. Après le vagabond habillé et le brasseur, peut-être verra-t-on Zorro ou Robin des Bois à la sauce « fatra anba tonèl ». On a le talent de tout pervertir à l’extrême. On sera parti pour de nouvelles joutes de l’absurde à l’haïtienne.
Gary Victor